Les contrerimes (1921)
#ÉcrivainsFrançais
Contrerime XIV. Le coucou chante au bois qui dort. L’aurore est rouge encore, Et le vieux paon qu’Iris décore Jette au loin son cri d’or.
Satan, notre meg, a dit Aux rupins embrassés des rombières… “ Icicaille est le vrai paradis ” Dont les sources nous désaltèren… “ La vallace couleur du ciel
Contrerime LXIII. Toute allégresse a son défaut Et se brise elle-même. Si vous voulez que je vous aime ; Ne riez pas trop haut.
Décor d’encre. Sur le ciel terne Court un fil de fer : Mansarde où l’on aima, vanterne Sans carreaux, où l’on a souffert. Une enfant fait le pied de grue
Contrerime LVI. Au détour de la rue étroite S’ouvre l’ombre et la cour Où Diane en plâtre, et qui court N’a que la jambe droite.
Église de Saint-Augustin, Au porche maigre, à l’ample dôme Dont les cloches seraient à Rome Beaucoup mieux qu’ici, le matin, Si ta circonspecte opulence
Si ta grande ombre, ô Moréas, Revient aux cabarets des Halles Parmi les filles de trois balles Et leurs gitons complets à l’as, Puissé-je au soir d’un beau Diman…
Contrerime XXIX. “– Embrassez-moi, petite fille, Là, bien. Quoi de nouveau ? As-tu retrouvé le cerveau Qui manque à ta famille ?
Nane, as-tu gardé souvenir Du Panthéon-Place Courcelle Qui roulait à cris de crécelle, Sans au but jamais parvenir ; Du jour où te sculptait la brise
Contrerime XXIII. Carthame chatoyant, cinabre, Colcothar, orpiment, Vous dont j’ai goûté l’ornement Sur la rive cantabre :
Contrerime XVIII. Géronte d’une autre Isabelle, A quoi t’occupes-tu D’user un reste de vertu Contre cette rebelle ?
Aimez-vous le passé Et rêver d’histoires Évocatoires Aux contours effacés ? Les vieilles chambres
Contrerime VI. Il pleuvait. Les tristes étoiles Semblaient pleurer d’ennui. Comme une épée, à la minuit, Tu sautas hors des toiles.
Contrerime XV. En souvenir des grandes Indes, Harmonieux décor, La Rafette nourrit d’accord Un paon et quatre dindes.
Longtemps si j’ai demeuré seul, Ah ! qu’une nuit je te revoie. Perce l’oubli, fille de joie, Sors du linceul. D’une figure trop aimée,