Les contrerimes (1921)
#ÉcrivainsFrançais
Contrerime XI. Sur la banquette en moleskine Du sombre corridor, Aux flonflons d’Offenbach s’endor… Une blanche Arlequine.
Chandelier toujours sans chandelle Mais qu’il y faudrait trop de suif… Atricaille à revendre au Juif Et qui fais peur à l’hirondelle : Qu’Eiffel ait trouvé ton schéma
Contrerime XXIX. Tel variait au jour changeant —Avec l’or de tes boucles, Le sang d’un collier d’escarboucle… Dans ma tasse d’argent
Contrerime XVIII. Géronte d’une autre Isabelle, A quoi t’occupes-tu D’user un reste de vertu Contre cette rebelle ?
Contrerime VIII. Dans le silencieux automne D’un jour mol et soyeux, Je t’écoute en fermant les yeux, Voisine monotone.
Contrerime IV. Ces roses pour moi destinées Par le choix de sa main, Aux premiers feux du lendemain, Elles étaient fanées.
Contrerime III. Iris, à son brillant mouchoir, De sept feux illumine La molle averse qui chemine, Harmonieuse à choir.
Contrerime XIV. Le coucou chante au bois qui dort. L’aurore est rouge encore, Et le vieux paon qu’Iris décore Jette au loin son cri d’or.
Au mois d’aimer, au mois de Mai, Quand Zo’ va cherchant sous les b… Le bien-aimé, Son jupon, tendu sur les hanches ; Me fait songer à l’aile blanche
Contrerime X. “ Ce tapis que nous tissons comme ” Le ver dans son linceul “ Dont on ne voit que l’envers seu… ” C’est le destin de l’homme.
Longtemps si j’ai demeuré seul, Ah ! qu’une nuit je te revoie. Perce l’oubli, fille de joie, Sors du linceul. D’une figure trop aimée,
Contrerime V. Dans le lit vaste et dévasté J’ouvre les yeux près d’elle ; Je l’effleure : un songe infidèle L’embrasse à mon côté.
Contrerime LXVII. Ô jour qui meurs à songer d’elle Un songe sans raison, Entre les plis du noir gazon Et la rouge asphodèle ;
Contrerime XL. L’immortelle, et l’oeillet de mer Qui pousse dans le sable, La pervenche trop périssable, Ou ce fenouil amer
Contrerime LI. On descendrait, si vous l’osiez, D’en haut de la terrasse, Jusques au seuil, où s’embarrasse Le pas dans les rosiers.