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Thelim Némélia

Apparaître

Bien sûr que j'ai peur...

Bien sûr que j’ai peur...
Mes peurs, j’ai appris à les écrire plutôt que les subir
J’ai appris à choisir
J’ai appris à agir, encore et encore
Chercher et trouver des solutions
Pourquoi pleures tu ? Comment te faire sourire ?
Saurai je peut-être même te faire rire ?
Et l’entendre... l’écouter
Cette douce mélodie à mes oreilles.
 
J’avais peur...
Peur au point d’en faire des crises d’angoisse... pour la 1ère fois de ma vie
 
Et vous étiez là
L’un m’a lu l’un de mes textes
L’autre a appelé celui que je voulais le plus à mes côtés
Il est venu aussi vite qu’il a pu
Et il m’a fait rire alors que j’avais peur
Petit à petit, j’apprendrai le monde de l’humour aussi
Pour transformer toutes les horreurs de ce monde en rires
Et leur survivre, encore une fois...
Car, trop souvent, les êtres semblent oublier les leçons de l’Histoire...
Et l’on se fait du mal à n’en plus finir..
 
Construire mes pensées
Afin que celles que j’entretiens m’aident à tenir la route
J’ai peur, pourtant j’ai tant de choses à dire
Tout cela est en moi, et demande à sortir
Je ne sais jamais vraiment ce que je vais écrire
J’ai juste pris l’habitude
L’habitude d’adopter certaines attitudes
J’ai appris à faire confiance à mes mains
Mes doigts de fée
Et mon corps tout entier
J’ai appris à embrasser ma corporalité
Ma sensualité
 
Bien sûr que j’ai peur...
Peur de ne pouvoir vivre de mon art
Lui qui m’a sauvé...
Ma créativité sous toutes ses formes
Blessée, reconstruire un peu d’amour propre en réalisant des choses dont je suis fière
Pouvoir traduire mes émotions en mots et en images
En partage
 
Bien sûr que j’ai peur...
Bien sûr qu’arts et psychologies sont intimement liés
Bien sûr qu’il est possible de soigner par l’art
 
Bien sûr que j’ai peur...
Comme tout le monde
Certains ont juste appris à la dissimuler sous un costume d’autorité endossée
Ou d’assurance feinte
Jusqu’à prendre l’habitude
Et devenir plus à l’aise
 
Bien sûr que j’ai peur
Pourtant, à force de regarder en face mes douleurs
D’y mettre de la couleur
 
Tout s’éclaircit, petit à petit
Mes lumières joyeuses deviennent plus vives grâce aux contrastes en encre de chine... ces ombres bleutées de tristesses enfouies...
L’ombre offre la profondeur à l’œuvre qu’est une vie qui aspire au bonheur...
Et le monde s’agrandit de nouvelles rencontres, à l’infini.
 
Comme tout le monde,
Bien sûr que j’ai peur...
J’apprends la mise à nu
Tout en respect et en pudeur
 
J’apprends à interroger nos codes
Et leur pertinence
Être moi même, avec tout ce qui me constitue
 
Petit à petit
Je saurai construire mon propre nid
Un nid douillet
Un lit de douceurs, de caresses, de tendresses intimes
Un lit de paix et de sensualités partagées
Une cuisine colorée et goûteuse
Un salon ouvert, chaleureux et accueillant
Une bibliothèque à profusion
Et des malles aux trésors
 
Quelques babioles pourtant coup de cœur
Objets-compagnons
Les plus importants nous suivent les plus longtemps
Ceux à forte valeur sentimentale
 
Riche de compréhensions mutuelles
Avoir la chance d’aspirer à plus grand, ensemble
 
Le meilleur de nous même
Ensemble
Dans un juste équilibre entre individualités, communautés et sociétés mondialisées.
 
Bien sûr que j’ai peur, mais j’y crois
De tout mon cœur
À la lumière de mon début de vécu
 
Ma génération a encore la vie devant soi pour faire bouger les lignes
 
Bien sûr que j’ai peur...
Car tout au fond de moi, je rêve de sauver le monde
 
J’apprends à m’aider
J’accueille les cadeaux de la vie
Chaque moment présent
 
Bien sûr que j’ai peur
Bien sûr que j’ai souvent rêvé de m’évader dans cette infinité de monde imaginaires
 
Pourtant...
Rien ne peux valoir la réalité
 
Car de tous nos mondes imaginaires,
Elle en est la mère.
Ce sont toutes ses nuances que l’on tente de dépeindre.
Mais rien, rien ne vaut de la vivre.
Car les écrits sont une empreinte.
Pas la main elle même.
 
La main humaine tatoue le corps du monde.
Le faconne en châteaux de sable.
 
Pourtant, la main du vent est la respiration universelle. Celle qui nous relie tous.
Nous transforme tous.
Et nous fera redevenir poussière.
 
Bien sûr que j’ai peur...
J’ai peur de mourir avant de n’avoir pu tout dire...
Mais le pourrais-je ?
Puisque c’est en vivant vraiment que j’ai des choses à dire
Si est venu mon temps de partir et que chaque jour j’ai pu le vivre comme je l’ai ressenti
C’est qu’il n’y a rien a redire
Et j’aurai l’immense chance
De partir sans regrets
Si je devais mourir tout à l’heure.
 
Bien sûr que j’ai peur
Pourtant, à chaque pas de plus, elle recule, et la confiance s’installe.
Bien sûr que j’ai peur...
Et bien sûr que je vais y arriver, à mes propres sommets !

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