Poésies érotiques (1778)
#ÉcrivainsFrançais
Toujours le malheureux t’appelle, Ô Nuit, favorable aux chagrins ! Viens donc, et porte sur ton aile L’oubli des perfides humains. Voile ma douleur solitaire ;
Oui, sans regret, du flambeau de m… Je vois déjà la lumière éclipsée. Tu vas bientôt sortir de ma pensée… Cruel objet des plus tendres amour… Ce triste espoir fait mon unique j…
Abjurant ma douce paresse, J’allais voyager avec toi ; Mais mon cœur reprend sa faiblesse… Adieu, tu partiras sans moi. Les baisers de ma jeune Amante
Ô ciel ! après huit jours d’absenc… Après huit siècles de désirs, J’arrive, et ta froide prudence Recule l’instant des plaisirs Promis à mon impatience !
Je vais la voir, la presser dans m… Mon cœur ému palpite avec vitesse… Des voluptés je sens déjà l’ivress… Et le désir précipite mes pas. Sachons pourtant, près de celle qu…
Déjà la nuit s’avance, et du sombr… Ses voiles par degrés dans les air… Sommeil, doux abandon, image du né… Des maux de l’existence heureux dé… Tranquille oubli des soins où les…
Tableau V. Ah ! Justine, qu’avez-vous fait ? Quel nouveau trouble et quelle ivr… Quoi ! cette extase enchanteresse D’un simple baiser est l’effet !
Aimer à treize ans, dites-vous, C’est trop tôt : eh, qu’importe l’… Avez-vous besoin d’être sage Pour goûter le plaisir des fous ? Ne prenez pas pour une affaire
Huit jours sont écoulés depuis que… Un devoir importun a retenu mes pa… Croyez à ma douleur, mais ne l’épr… Puissiez-vous de l’amour ne point… Le bonheur m’environne en ce riant…
Tableau II. Quand on aime bien, l’on oublie Ces frivoles ménagements Que la raison ou la folie Oppose au bonheur des amants.
Tableau I. C’est l’âge qui touche à l’enfance… C’est Justine, c’est la candeur. Déjà l’amour parle à son cœur : Crédule comme l’innocence,
Sur cette fougère où nous sommes, Six fois, durant le même jour, Je fus le plus heureux des hommes. Nous étions seuls avec l’amour. Sur les lèvres de mon amie
Viens, ô ma Bouteille chérie, Viens enivrer tous mes chagrins. Douce compagne, heureuse amie, Verse dans ma coupe élargie L’oubli des dieux et des humains.
Tableau III. Le sommeil a touché ses yeux ; Sous des pavots délicieux Ils se ferment, et son cœur veille… À l’erreur ses sens sont livrés.
Apprenez, ma belle, Qu’à minuit sonnant, Une main fidèle, Une main d’amant, Ira doucement,