Rondeaux
#ÉcrivainsFrançais
Je meurs de soif en couste la font… Tremblant de froit ou feu des amou… Aveugle suis, et si les autres mai… Povre de sens, entre saichans l’un… Trop negligent, en vain souvent so…
En la forêt de Longue Attente Chevauchant par divers sentiers M’en vais, cette année présente, Au voyage de Desiriers. Devant sont allés mes fourriers
Quelque chose que je dis D’amour, non de son pouvoir. Toutefois, pour dire voir, J’ai une Dame choisie, La mieux en bien accomplie
En songe, souhait et pensée, Vous vois chaque jour de semaine ; Combien qu’êtes de moi lointaine, Belle, très loyalement aimée. Pour ce qu’êtes le mieux parée
Je fu en fleur ou temps passé d’en… Et puis après devins fruit en jeun… Lors m’abaty de l’arbre de plaisan… Vert et non meur (1), Folie ma ma… Et pour cela Raison, qui tout red…
J’aime qui m’aime, autrement non ; Et non pourtant, je ne hais rien, Mais voudrait que tout fut bien, À l’ordonnance de Raison. Je parle trop, las ! se fait mon !
Pourquoy m’as tu vendu, Jeunesse, A grant marchié, comme pour rien, Es mains de ma dame Viellesse Qui ne me fait gueres de bien ? A elle peu tenu me tien,
Las ! Mort, qui t’a fait si hardi… De prendre la noble Princesse Qui était mon confort, ma vie, Mon bien, mon plaisir, ma richesse… Puisque tu as pris ma maîtresse,
Mon cueur, estouppe tes oreilles, Pour le vent de Merencolie ; S’il y entre, ne doubte mye, Il est dangereux à merveilles ; Soit que tu dormes ou tu veilles,
En acquittant nostre temps vers je… Le nouvel an et la saison jolie, Plains de plaisir et de toute lies… Qui chascun d’eulx chierement nous… Venuz sommes en ceste mommerie (1)…
Mon cueur m’a fait commandement De venir vers vostre jeunesse, Belle que j’ayme loyaument (1), Comme doy faire ma princesse. Se vous demandés Pourquoi esse ?
Laissez-moi penser à mon aise : Hélas ! donnez m’en le loisir. Je devise (1) avecques plaisir, Combien que ma bouche se taise. Quand Mélancolie mauvaise,
Bien moustrez, Printemps gracieux… De quel mestier savez servir, Car Yver fait cueurs ennuieux, Et vous les faictes resjouir. Si tost comme il vous voit venir,
Qui a toutes ses hontes beues, Il ne lui chault que l’en lui die, Il laisse passer mocquerie Devant ses yeulx, comme les nues. S’on le hue par my les rues,
Dedans mon Livre de Pensée, J’ai trouvé écrivant mon cœur La vraie histoire de douleur, De larmes toute enluminée, En effaçant la très aimée