Les contrerimes (1921)
#ÉcrivainsFrançais
Dans la saison qu’Adonis fut bles… Mon coeur aussi de l’atteinte soud… D’un regard lancé. Hors de l’abyme où le temps nous e… T’évoquerai-je, ô belle, en vain–…
Longtemps si j’ai demeuré seul, Ah ! qu’une nuit je te revoie. Perce l’oubli, fille de joie, Sors du linceul. D’une figure trop aimée,
Contrerime IV. Ces roses pour moi destinées Par le choix de sa main, Aux premiers feux du lendemain, Elles étaient fanées.
Contrerime VI. Il pleuvait. Les tristes étoiles Semblaient pleurer d’ennui. Comme une épée, à la minuit, Tu sautas hors des toiles.
Contrerime XLIV. Vous qui retournez du Cathai Par les Messageries, Quand vous berçaient à leurs féeri… L’opium ou le thé,
Contrerime XLVI. Douce plage où naquit mon âme ; Et toi, savane en fleurs Que l’Océan trempe de pleurs Et le soleil de flamme ;
Vêtue à l’envi d’un beau soir D’une liquette d’écarlate Et d’un seul bas noir, délicate À voir, Telles, divin marquis, les seules
Contrerime VII. Le microbe : Botulinus Fut, dans ses exercices, Découvert au sein des saucisses Par un Alboche en us.
Contrerime LVII. Dans la rue-des-Deux-Décadis Brillait en devanture Un citron plus beau que nature Ou même au Paradis ;
Contrerime XXV. Ô poète, à quoi bon chercher Des mots pour son délire ? Il n’y a qu’au bois de ta lyre Que tu l’as su toucher.
Contrerime XXXIII. Quel pas sur le pavé boueux Sonne à travers la brume ? Deux boutiquiers, crachant le rhum… S’en retournent chez eux.
Contrerime XXXIII. D’une amitié passionnée Vous me parlez encor, Azur, aérien décor, Montagne Pyrénée,
Nane, as-tu gardé souvenir Du Panthéon-Place Courcelle Qui roulait à cris de crécelle, Sans au but jamais parvenir ; Du jour où te sculptait la brise
Si ta grande ombre, ô Moréas, Revient aux cabarets des Halles Parmi les filles de trois balles Et leurs gitons complets à l’as, Puissé-je au soir d’un beau Diman…
Contrerime IX. Ô mer, toi que je sens frémir A travers la nuit creuse, Comme le sein d’une amoureuse Qui ne peut pas dormir ;